Esma Talhi a récemment rejoint l’EIGSI en tant qu’enseignante-chercheuse spécialisée dans les domaines du Knowledge Management et des Systèmes d’information. Depuis son arrivée à l’école, elle accompagne l’évolution des enseignements sur les Systèmes d’information sur les deux campus, à Casablanca et en France.
Concrètement, dans la formation d’ingénieur généraliste EIGSI, comment les enseignements sur le Knowledge Management et les Systèmes d’Information prennent-ils formes ?
Il s’agit d’abord de sensibiliser les élèves-ingénieurs à ces thématiques. Très tôt dans leur parcours, des enseignements généraux leur donnent les bases pour comprendre les enjeux des entreprises d’aujourd’hui dans un environnement d’infobésité où des quantités colossales de données sont générées par différents utilisateurs, en utilisant différents supports.
Il est important que nos étudiants comprennent que les données, en l’état, sont sous une forme brute et qu’il est nécessaire de les comprendre, de les transformer et de les exploiter, afin d’en extraire les informations nécessaires pour le développement des entreprises. Et pour faire tout cela, il existe des méthodes et techniques qu’ils vont devoir appréhender.
Pourquoi parle-t-on beaucoup du Big Data aujourd’hui ? Ça
correspond à quoi ?
Depuis la démocratisation des technologies de l’information et de la communication, tous les utilisateurs sont passés d’un statut de consommateurs de contenus à celui de créateurs de contenus et donc de données.
Aujourd’hui, avec l’explosion quantitative des données, il est nécessaire de trouver de nouvelles façons de capturer ces données, non structurées et parfois hétérogènes, de les stocker et surtout de les analyser pour en extraire des informations pertinentes. L’objectif final étant d’en tirer de la connaissance utile à l’entreprise.
C’est cette définition que nous retenons à l’EIGSI pour construire les enseignements liés aux Data, aux Systèmes d’information et au Knowledge Management.
Le Big Data est-il réservé aux ingénieurs spécialisés en
informatique ?
Le Big data n’est pas l’apanage d’une profession. Comme ces données sont partout, dans les tous les métiers, dans tous les secteurs, il faut mettre en relation et en commun de nombreuses compétences et différents acteurs. Le Big Data est global et doit être vu de manière globale.
Donc, non, le Big Data n’est pas réservé aux ingénieurs spécialisées en informatique. Bien au contraire. Les personnes qui doivent participer ou piloter des projets en lien avec le Big Data, doivent avoir des compétences transdisciplinaires et des connaissances du ou des domaines impactés (finances, assurances, agriculture, santé, …). Cependant, comme cela correspond à des données numériques, il n’en demeure pas moins vrai qu’il faut des connaissances en informatique sur les outils et les méthodes permettant de les stocker, de les traiter et les analyser.
Sur toutes les questions du Big Data, quelle serait la force
de l’ingénieur généraliste ?
Le point fort d’un ingénieur généraliste est justement sa vision globale ou généraliste assurée par le tronc commun. Sa pluridisciplinarité est un plus pour l’identification des besoins et problématiques métier liés à l’exploitation des données.
De plus, ce qu’on attend aujourd’hui d’un professionnel dans le domaine du Big Data, c’est avant tout une Soft skill : l’esprit critique.
Pourquoi ? Parce que ce professionnel doit analyser de
manière objective les problématiques, avoir une capacité à identifier les
méthodes les plus efficaces pour obtenir des réponses à ces problématiques,
être capable de communiquer et d’expliquer le sens des informations
exploitables en utilisant les termes métier, et surtout avoir une grande une
curiosité intellectuelle qui le pousse à aller explorer d’autres horizons, au-delà
de sa seule spécialité.
C’est tout à fait la description d’un ingénieur généraliste EIGSI.
Après, le bagage technique peut être renforcé par le biais du choix de dominante ou d’un parcours bi-diplômant, ou les deux.