Parce que devenir ingénieur c’est développer un savoir-faire technique et scientifique, mais aussi un savoir-être relationnel et managérial, l’EIGSI met régulièrement en situation ses étudiants au travers d’ateliers visant à les confronter aux réalités du management de projet en entreprise. La conduite du changement, thème hautement stratégique dans le monde professionnel a été récemment abordé par les élèves-ingénieurs de 4ème année au travers du Egg Drop Challenge.
Qu’est-ce que le Egg Drop Challenge ?
La consigne de départ donnée aux étudiants est assez simple : chaque équipe dispose de 45 minutes pour construire une structure, à l’aide du matériel qui leur est fourni, qui permettra à un œuf de faire une chute d’environ 2m sans se casser. Mais ce que les étudiants ne savent pas au moment de débuter l’atelier, c’est que contrairement à l’accoutumé on ne les laissera pas avancer dans leur projet tranquillement, pour débriefer seulement au terme de l’exercice. Le changement sera l’ingrédient clé de cet atelier, avec l’apparition de nouvelles consignes tout au long du projet.
Concrètement chaque équipe dispose de :
- 3 œufs (2 œufs pour les essais, un pour le crash test final)
- 20 pailles,
- 100 cure-dents,
- 1m de scotch,
- Son environnement
Face aux annonces successives de nouvelles consignes (retrait de matériel, hauteur modifiée, taille de la construction contrainte…) les équipes peuvent réagir différemment face au changement et mettre en place des stratégies opposées. Au démarrage, certaines équipes vont prendre le temps de la réflexion pour envisager la meilleure solution et construire plus tard leur structure, et d’autres vont rapidement se lancer dans une construction imparfaite qu’ils vont tester et faire progressivement évoluer. Force est de constater, qu’après plusieurs changements, les équipes qui expérimentent tout au long de l’atelier sont celles qui obtiennent les meilleurs résultats.
Quels enseignements pour les étudiants ?
Alors qu’il est indiqué aux étudiants qu’ils peuvent utiliser tous le matériel fourni et également ce qui se trouve dans leur environnement, leur premier réflexe est de n’utiliser que le matériel fourni. On constate que leur créativité se développe davantage quand les consignes évoluent et qu’ils commencent à véritablement s’ouvrir à ce qui les entoure. Réaction finalement assez étonnante lorsque l’on compare à l’environnement professionnel où le changement est souvent plus perçu comme une contrainte qu’une opportunité. Plus la pression est forte et plus on constate une perte en créativité et donc en réactivité.
Tout au long de l’atelier, on a pu constater le stress monter et la rapidité d’exécution prendre le pas sur la réflexion, afin de réussir à proposer une construction qui réponde au cahier des charges évolutif, dans les temps et avant les autres équipes. Et ce non sans l’apparition de quelques tensions dans certains groupes et l’apparition de quelques individualités. Les étudiants ont réalisé que dans la pression qu’ils ont ressenti à chaque étape de l’atelier, une partie venait d’eux-mêmes, du groupe, et non de la situation en soi.
Les ressentis des élèves en cas d’échec à l’issue des 45 minutes font souvent ressortir un sentiment d’injustice et de rejet de la faute sur l’autre et les contraintes extérieures (règles peu claires, contraintes non justifiées, etc).
Anis, élève-ingénieur en 4ème année raconte que « cet atelier Conduite du Changement a été une bonne expérience, dans la continuité des modules que nous avons étudié ce semestre sur la gestion des risques ainsi que la sûreté de fonctionnement. L’atelier nous a permis de travailler en équipe et d’être prêts à devoir nous adapter à tout changement à n’importe quel moment. Continuer de travailler en équipe et bien communiquer au sein de notre équipe était vraiment la clé pour franchir les différents obstacles que notre enseignante nous rajoutait au fur et à mesure. Grâce à cet atelier nous avons réalisé avec mon équipe à quel point dans le monde professionnel nous pouvons être confrontés à de nombreux changements dans le cadre de nos projets et surtout que l’enjeu pourra être beaucoup plus important qu’avec un simple œuf ! ».
Cet atelier ludique, concret, qui a pour objectif de mettre à l’épreuve l’agilité des élèves-ingénieurs EIGSI, leurs capacités à gérer un projet en groupe et à s’adapter aux contraintes extérieures aura permis surtout aux futurs ingénieurs EIGSI de réaliser une fois de plus l’importance des soft skills et du savoir-être pour leur carrière professionnelle.